Être (plus ou moins) prof de FLE
En 2023, je me suis lancée dans une aventure passionnante qui me trottait dans la tête depuis plusieurs mois : devenir professeure de Français Langue Étrangère (FLE) dans une maison de quartier ! Je partage avec vous quelques réflexions tirées de cette riche expérience humaine, une exploration qui a remodelé ma perspective sur l'enseignement et a souligné l’importance de l’accès à un apprentissage adapté.
D’abord, mon admiration pour les enseignants a atteint de nouveaux sommets ! On connaît tous des profs et des formateurs autour de nous, mais on réalise mal le boulot qui se cache derrière leurs cours ; ce dont ils doivent faire preuve, aussi, pour amener les apprenants à apprendre, à comprendre, à tenir le cap malgré des difficultés d’apprentissage ou une flemmagite aigue pas franchement cachée. J’ai pu réaliser la complexité et la délicatesse de cette mission. Transmettre est un métier, et il est grand temps d’oublier le cliché du prof planqué qui profite de ses dix semaines de congés par an !
Deuxième révélation : je plonge avec un plaisir non feint dans une redécouverte de ma langue natale, le Français. Mon partenaire de vie étant une personne immigrée, j’avais déjà l’habitude de penser et de parler ma langue autrement, en m’adaptant à son niveau de langue. En qualité de “prof” de FLE d’une élève qui se débrouille déjà bien avec le français, décortiquer la subtilité de la langue de manière toujours plus pointue s’est révélé fascinant ! Un ravissement aussi pour la grande amoureuse des mots que je suis.
Bon, j’ajoute un bémol à cette histoire, car c’est franchement pas une mince affaire de parler de COD, de COI, de conjonctions et d’autres termes alléchants du genre ! Comment faire en sorte que ce ne soit pas trop lourd, pas trop scolaire, voir pas trop chiant ? Par le jeu ? Par de la vidéo ? Par des liens avec la langue natale de mon élève ?
Tout cela me questionne… Et encore : je suis designer graphique tournée vers l’accessibilité : si je le veux, je peux créer, tester, itérer et délivrer des supports pédagogiques aux petits oignons pour mon élève — qui, par ailleurs, est la seule et l’unique élève de la classe. Forcément, c’est plus facile que de gérer trente élèves au quotidien…
Face à ce constat, je me questionne sur l'élaboration d’outils pédagogiques à la fois efficaces et inclusifs. Comment garantir que ces outils puissent s’adapter à chaque apprenant ET à leurs enseignants, quels que soient leurs besoins et usages ?
En fidèle partisane de l’autonomie, c'est LA question que je creuse actuellement. Mon objectif est d'armer les professionnels de l'accompagnement d'outils souples et efficaces, permettant une adaptation rapide aux divers profils de leurs publics.
Je vous invite à contribuer à cette réflexion, vos retours d'expérience et idées étant des plus précieuses ! Pour se faire, vous pouvez m’envoyer un mot doux sur Linkedin ou par email.
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